Bulletin
d'information de la paroisse de l'Eglise Réformée de
France
de Carcassonne et environs
Juin 2008 N° 45
Voir
plus loin
Si
tu donnes un
poisson de ta pêche à un homme, Il
ne se
nourrira qu’une fois. Mais
si tu lui
apprends la pêche, Il
se nourrira
toute sa vie.
Si
tu donnes un
pain de ta huche à un homme, Il
ne se
nourrira qu’une fois. Mais
si tu lui
apprends à semer et à récolter, Il
se nourrira
toute sa vie.
Si
ton projet te
porte à une année, Sème
un
grain.
Si
ton projet te
porte à dix années, Plante
un arbre. Si
ton projet te
porte à cent années, Instruis
un
peuple.
Ayant
semé un grain, Tu
récolteras une fois. Ayant
planté un arbre, Tu
récolteras dix fois. Ayant
instruit
un peuple, Tu
récolteras cent fois.
Kouang
Tschu (4e
s. av. JC
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Agenda
Cultes
Cultes
tous les
dimanches à 10h30 au temple (sauf le 29). 8
juin 2008 :
culte du Consistoire à Narbonne, à 11h. 29
juin 2008 :
sortie d’été (voir invitation du 29 juin).
Ecole
biblique
et Kt
La
dernière réunion de l’année aura lieu le samedi 14
juin à 18h au
Chapitre, parents et enfants sont conviés. Pour plus de
détails,
appelez Denise, au 04 68 24 46 14 ou Agnès, au 06 70 81 19 25.
Groupe
œcuménique
Samedi
28 juin
à 10h, chez, Mme Martignole. à Fontiers-Cabardès.
Etude
biblique
12
juin à
20h30, au local (ave Bunau Varilla). Nous terminerons la série
des petits prophètes, avec Jonas.
Après
la
pause de l’été, nous reprendrons nos activités en
septembre
avec notamment le culte de rentrée, qui aura lieu le 28
septembre à
Malportel, chez nos amis Harald et Walbourg Probst.
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Suffragance
Actuellement,
il y a une possibilité de suffragance à ½ temps
pour
l’année prochaine, sur le poste Narbonne-Carcassonne. Nous en
saurons
davantage pour la journée du 29 juin.
Prédication
du 30 mars 2008, à Perpignan, lors d’une journée
consistoriale avec Solid’Jeunes
C’est un peu
caricatural, j’en conviens, mais je dirai, à grands traits : •
que le bon
catholique va à la messe, confesse ses péchés, met
en
pratique les préceptes moraux et religieux édictés
par le pape et la
curie romaine ; •
que le bon
évangélique, que ce soit un adventiste, un baptiste, un
libriste, un pentecôtiste ou un autre, a une piété
très développée :
qu’il prie beaucoup, lit quotidiennement la Bible, va
régulièrement au
culte ; mais aussi témoigne explicitement et publiquement de sa
foi ; •
alors que le
réformé, comme nous nous le sommes en gros, eh bien,
euh, lui aussi croit et fait pas mal de choses, mais qu’il
m’apparaît
plus difficile de définir avec précision. En
bref, je
dirai qu’il est plus aisé de savoir ce que pensent et ce
que font les catholiques ou les évangéliques que de
savoir, en dehors
de quelques généralités, ce que pensent et font
les réformés que nous
sommes. Peut-être
parce qu’il y a un peu de tout dans notre Eglise réformée
aujourd’hui, chacun croyant à peu près ce qu’il veut et
agissant à peu
près comme il le veut, et quand il le veut bien… Encore
une fois,
c’est un peu caricatural, mais l’Eglise réformée
ressemble en tout point à une auberge espagnole où l’on
mange ce que
l’on apporte ! Ce qui, à l’évidence, est tout à
fait sympathique. Et
que, dans une certaine mesure, je serais prêt à
défendre. Mais dans une
certaine mesure seulement, parce que cette façon de croire et de
faire
finit, en contrepartie, par relativiser et même
sérieusement entamer
notre rayonnement, notre témoignage et celui de l’Eglise tout
entière. L’on
se dit que
c’est la liberté des enfants de Dieu. Ou encore que
tout est grâce, que là où le péché
abonde, la grâce surabonde. Et que
de toute façon, Dieu y pourvoira ! puisque, après tout,
ce que l’homme
n’arrive pas à réaliser par lui-même, Dieu le
réalise à sa place, en
Jésus-Christ, comme n’a de cesse de le répéter
l’apôtre Paul. Et
l’on a
évidemment raison de croire tout cela et de le vivre. Mais
à
la condition que cela ne devienne pas un alibi pour croire et faire
absolument ce que l’on veut ! En effet, un témoignage trop
individualisé, trop disparate, trop relatif au bon vouloir de
chacun, y
perd de sa clarté, de son évidence, et, du coup, de sa
pertinence.
C’est là
sans doute l’un de nos gros problèmes à nous protestants
réformés. Je le résumerai ainsi : Si
la dimension
personnelle de notre foi et de notre engagement est
évidemment essentielle, elle ne saurait pourtant nous faire
faire
l’économie de la dimension communautaire ou ecclésiale. Or,
il nous faut
bien reconnaître que la question se pose aujourd’hui
de savoir si l’Eglise et son enseignement ont quelque autorité
sur
notre vie, sur nos choix de vie, sur ce que devraient être nos
priorités dans la vie… Je ne dis pas que l’Eglise et son
enseignement
ne nous influencent plus du tout. Je n’ai d’ailleurs pas à en
juger. Je
dis que bien
souvent, pris par une multitude de sollicitations qui
nous apparaissent plus séduisantes ou plus importantes les unes
que les
autres, nous ne finissions par accorder à l’Eglise et à
son
enseignement qu’une place secondaire, une place parmi d’autres, parmi
tant d’options, tant d’activités… et tant de soucis, c’est vrai
aussi. Regardez
les
jeunes : c’est un exemple qui nous intéresse tous,
n’est-ce pas ? Là non plus je ne juge personne. Je suis un papa,
un
grand-père et je sais tout cela. Mais aujourd’hui beaucoup pour
ne pas
dire la plupart des parents laissent leurs enfants choisir entre, d’une
part école biblique, catéchisme ou
Solidartité-Jeunesse, et d’autre
part telle ou telle activité sportive ou de loisir ? Ces
activités, sportive ou de loisir, sont tout à fait
importantes. Et
comme on ne cesse de courir et que l’on ne peut tout faire, alors,
l’école biblique, le catéchisme… Mais tout doit-il
être ainsi mis sur
le même niveau, sans rien hiérarchiser ? Ou,
comme le
demandait déjà Bruno dans la prédication qu’il
donnait
lors de notre précédente rencontre : Quelle place
faisons-nous à Dieu ?
Question
que
nous pourrions décliner en nous demandant : quel
témoignage de foi transmettons-nous à nos enfants ? Mais
cette
question qui se pose à chaque famille, se pose aussi à
nos
paroisses : Que font-elles réellement pour les jeunes dont elles
disent
pourtant qu’ils sont leur préoccupation première, l’une
de leur grande
priorité ? Certaines font des efforts conséquents, telles
les paroisses
de notre Consistoire qui soutiennent l’action de
Solidarité-Jeunesse.
Mais même là toutes n’y mettent pas le même
enthousiasme, ni toujours
les moyens à la hauteur de l’enjeu. Alors,
imaginez,
si les paroisses, c’est-à-dire la communauté, l’Eglise
elle-même, ne respectent pas pleinement ce qu’elle
considère être comme
leur priorité, comment voulez-vous qu’elles puissent amener
leurs
fidèles à respecter les exigences
évangéliques et les aider à vivre
leur foi et leurs engagements chrétiens ?
Ces
façons de croire et de faire très éclatées
et un peu
incohérentes des réformés et de l’Eglise
réformée viennent d’un autre
gros problème que nous avons. Attention ! là encore je ne
juge pas.
J’essaie de comprendre. Avec vous. Et ce que je comprends c’est que
nous sommes devenus trop mondains !
Nous
ressemblons trop au monde, ou bien le monde a peut-être fini
par trop nous ressembler ! Sur bien des plans, notre protestantisme
réformé se fond et se confond avec les valeurs du monde
occidental.
Sans doute cela traduit-il une certaine réussite puisqu’une
partie non
négligeable de nos convictions sont assez largement
partagées par notre
société, par nos contemporains. Entre autres celles qui
ont trait à la
démocratie ou aux mœurs. Mais,
attention
toutefois : cela ne doit pas nous laisser croire que
notre témoignage soit toujours aussi vivace, et qu’il continue
à
solliciter toujours autant que par le passé notre
société, et nos
contemporains. Car,
si le sel
doit se répandre et se fondre dans le monde, il lui faut
cependant garder son goût. Sinon c’est comme s’il n’était
plus du sel ! Si
les
réformés que nous sommes doivent aller et être dans
le monde, il
leur faut cependant croire et agir en fonction de la foi qui les fonde
et qui les anime, et non pas seulement en fonction de ce que le monde
pense ou fait. Or,
il me semble
que nous finissons par ressembler bien davantage au
monde vers lequel nous sommes envoyés, qu’au ciel qui nous
envoie ! Que
nous
finissons par ressembler davantage à la nourriture à
laquelle
nous devrions essayer de donner un peu de goût, qu’au sel qui,
tout
mélangé qu’il soit à la nourriture, doit tout de
même demeurer du sel. Je
ne doute
nullement de la foi des uns et des autres. Ni de celle de
notre Eglise. Et je sais fort bien que nous avons toujours des
convictions religieuses. Mais,
comment
dire… elles sont tellement mâtinées de convictions
mondaines en tout genre, seraient-ce les plus honorables des
convictions, que notre foi et, en tous les cas nos convictions
religieuses, se retrouvent : •
soit,
complètement relativisées, mises au même niveau que
toutes les convictions mondaines, et encore ; •
soit, et c’est
pire certainement, complètement dénaturées, sans
plus
aucun rapport ou presque avec ce qui devrait nous fonder et nous animer
! Non
seulement
nous sommes dans le monde, mais nous sommes aussi complètement
du monde !
Je
sais. Je
l’ai dit d’emblée : c’est caricatural ! Mais la
caricature est une façon d’aborder la réalité,
d’en parler en vérité.
Plus particulièrement, de provoquer une réaction vraie,
et de susciter
notre réflexion sur ce qu’il en est réellement de notre
foi et de nos
engagements chrétiens. Regardez
le
rapport que nous entretenons avec l’Eglise : c’est un
exemple que je trouve tout à fait significatif du relativisme ou
d’une
certaine confusion qui règnent aujourd’hui dans notre
protestantisme
réformé. Ainsi,
nous
arrive-t-il fréquemment de considérer l’Eglise comme un
prestataire de services au même titre que les autres. Et de nous
considérer nous-mêmes comme de simples utilisateurs ou de
simples
consommateurs par rapport à elle.
Mais peut-on
à ce point confondre l’Eglise avec n’importe quelle autre
institution ou mouvement ou œuvre ? Peut-on
la
réduire au rang d’une simple association ? Se
résume-t-elle,
en l’occurrence aux associations cultuelles Loi 1905 ? Je ne le crois
pas ! Non pas parce que l’Eglise leur serait supérieure. Mais
seulement
parce qu’elle est d’une tout autre nature. L’Eglise
est une
assemblée de fidèles, une communauté, une
communion.
Où chacun a pleinement sa place, mais aussi pleinement sa part ;
où
chacun, d’où qu’il vienne et quel que soit le degré de
son engagement
peut, et même doit intervenir et participer à la bonne
marche de
l’ensemble et à son devenir. L’Eglise
est
faite de l’ensemble de tous les grains de sel. Un grain de
sel ne peut tout de même pas déclarer tout à trac :
moi je n’ai pas
trop envie d’être du sel, je préfère être
comme la nourriture et
profiter de que veulent bien nous offrir les autres grains de sel !
Qu’il soit comme l’on dit à la marge de l’Eglise ou qu’il y soit
très
engagé, qu’il doute ou qu’il soit convaincu, chacun, selon son
rôle et
ses responsabilités, est appelé, avec tous les autres
grains de sel, à
se répartir dans la nourriture et à y répandre la
saveur de la Bonne
Nouvelle. En
terminant, je
dirai : ne nous moquons pas des catholiques et des
évangéliques qui semblent toujours vouloir se distinguer
du monde, ou
toujours vouloir apporter au monde des signes qu’il y a quelque chose
d’autre que ce que le monde a l’habitude de croire et de faire. Car
si je ne
pense pas comme eux le pensent, que le monde ait tellement
besoin qu’on lui fasse la morale, qu’on le convertisse, ou qu’on le
christianise, je pense cependant avec eux que notre monde d’aujourd’hui
n’a rien tant besoin que de paroles vraies, que de gestes
significatifs, que de témoignages de confiance,
d’espérance et de
générosité : Nous
devons donc
nous rappeler avec force à notre vocation de grain de sel !
Amen. Christian
Ginouvier
*******************
Le Mot
du
Trésorier
La
situation
financière de l'ACERF arrêtée au 30 avril 2008 vous
a été envoyé par la poste. Vous
pouvez
constater qu'il y a une nette diminution des cotisations
nominatives, ainsi que la collecte anonyme en baisse. Les postes en
augmentation sont les dons après cérémonies et
l'animation financière.
Et heureusement, pour équilibrer les comptes il y a les
intérêts de la
réserve immobilière. Mais cette rentrée d'argent
n'est que passagère. Merci
à
nos très chers et fidèles cotisants ! Mais surtout
continuez à
soutenir notre paroisse par vos dons indispensables pour faire face
à
nos obligations financières.
Fraternellement
votre Trésorier Walter Blaser
Les
contacts de la
paroisse Présidente
du Conseil Presbytéral : Claudine Rives, tél. 04 68 26 55
39. Pasteur
de
Narbonne : Christian Ginouvier, tél. 04 68 32 12 76. Desservant
sur
Carcassonne : Jean-Pierre Pairou, tél. 06 18 60 62 52. Trésorier
: Walter Blaser, 3 av. du Maïl, 11170 Montolieu, tél. 04 68
24 81 63. Responsable
de
publication : Christiane Rieutort, tél. 04 68 25 40 41. Mise
en page :
Monique Laffon, tél : 04 68 25 93 14.