De retour de Lyon…

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Premier synode de l’Eglise Protestante Unie de France

9-11 mai 2013

 

De retour de Lyon…

 

Largement diffusé et annoncé le premier synode national de l’Eglise Protestante Unie s’est déroulé à Lyon du 9 au 11 mai.

Le grand temple de Lyon a accueilli pendant 2 jours la veillée inaugurale et le culte qui ont acté la naissance de l’Eglise Protestante Unie de France.

Le consistoire Aude – P-O était représenté entre autres par la pasteure Nicola Kontzy -Meresse et Georges d’Humières, Président du conseil presbytéral de Narbonne. Nous remercions G. d’Humières qui nous a communiqué l’essentiel de ce temps inaugural national très intense partagé avec les personnalités civiles et religieuses de France, d’Europe, d’Afrique et le millier de participants ayant répondu à l’invitation de ce 1e synode national.

 

Que faut-il retenir de ce synode ?

Je dirai qu’il s’est déroulé sous le triple signe de l’unité, de la confiance et du témoignage.

 

I – L’UNITE

« Je remercie Dieu d’avoir déposé en nous le désir de l’unité, effacé nos préjugés et guéri nos crispations » déclarait la pasteure Anne Faisandier.

Après la Concorde de Leuenberg en 1973 qui a confirmé la communion entre luthériens et réformés, ce synode est l’aboutissement de six ans de travaux durant lesquels ont été relevés des défis pastoraux, liturgiques, théologiques et administratifs (cf. Message du synode national  aux paroisses et aux Eglises locales). Luthériens et réformés, séparés depuis presque cinq cents ans se retrouvent aujourd’hui dans la même Eglise, dans le respect de la diversité des sensibilités pour vivre une foi commune fraternellement et dans la paix.

 

Cette diversité est souvent évoquée, qui étonne :

« Aujourd’hui, vous reconnaissez que ce qui vous rassemble est plus important que ce qui vous distingue » a déclaré Manuel Valls qui a salué l’Eglise « unie, non pas uniforme, car le protestantisme, c’est le pluralisme ».

Le président L. Schlumberger atteste qu’il n’y a plus de divergences fondamentales et que demeurent les sensibilités différentes :

-  différences par rapport au sacré. La tradition luthérienne a une conception plus substantielle du sacrement, et les réformés plus symbolique ;

- un rapport au temps différent. Dans la spiritualité luthérienne, on donne plus d’importance à l’instant et au tête-à-tête avec Dieu, alors que dans la tradition réformée une plus grande importance est donnée à la durée et à la progression de la foi.

- La tradition ecclésiale est légèrement différente : si la collégialité synodale existe bien dans les deux traditions, la dimension épiscopale est un peu plus forte chez les luthériens et la collégialité synodale plus soulignée chez les réformés.

Néanmoins il faut aussi reconnaître que ces sensibilités traversent chacune les deux traditions.

Mais, comme le dit le président de la FPF, le pasteur  Cl. Baty : « Il y a bien des tribus dans le protestantisme, mais nous avons tous les mêmes patriarches et la même espérance ».

 

II – LA CONFIANCE

Le président Laurent Schlumberger a placé la naissance de l’Eglise Protestante Unie sous le signe de la confiance. « C’est, dit-il, la confiance dont Dieu a fait le choix, une fois pour toutes. Et cette confiance choisie par Dieu, pour nous c’est une confiance reçue, une confiance qui fait vivre, une confiance qui engage ».

Frère Alois de Taizé d’ajouter : « Par votre confiance, vous pourrez renouveler une des lignes de force de la foi chrétienne… l’amour de Dieu pour les humains est premier. Par là vous rendrez service à tous les Chrétiens. Et aussi aux femmes, aux hommes et aux enfants qui ressentent… que l’être humain a besoin de confiance comme de pain quotidien ».

 

III – TEMOIGNAGE

Le synode et la création de l’Eglise protestante unie sont perçus comme un témoignage.

« Pour beaucoup, loin de la France, votre union donne de l’espoir » nous a dit Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE. Quant à lui, le cardinal Philippe Barbarin a déclaré :  « L’événement étonne et réveille, stimulant ». « Evénement historique majeur… ayant une portée symbolique puissante pour notre pays… car vous avez choisi de faire de la diversité une richesse ». Telle est encore la perception du témoignage de la part de Gérard Collomb, le maire de Lyon.

La création de la nouvelle Eglise nous engage, c’est ce qu’a affirmé Mme Henriette Mbatchou : « La paix et la justice incombent à chacun de nous ; nous devons nous mobiliser en tant que chrétien, pour ramener la justice et semer l’amour autour de nous ».

 

« Le souffle de Pentecôte nous conduit à être une Eglise de témoins, en paroles et en actes. Marchons joyeusement sur les chemins que le Seigneur nous ouvre ». (Message du synode national aux paroisses et Eglises locales).

Ainsi puis-je donc conclure que la création de l’Eglise Protestante Unie de France est en elle-même un témoignage qui nous engage et nous envoie à notre tour, nous invite à prendre la route, animés d’une même foi, du même Esprit, dans un même élan comme témoins de Christ, comme Christ a témoigné du Père.

 

Pour ce long travail, qui a permis ce rapprochement des luthériens et des réformés dans une même communion, dans le respect des différentes sensibilités, pour ce beau témoignage que sera demain l’Eglise Protestante Unie de France, pour ce synode historique, fondateur et joyeux, pour ce grand moment d’Eglise vécu dans le partage, l’amour, la foi et l’espérance,

Seigneur nous te rendons grâce !

A Dieu seul la gloire !

 

Georges d’Humières

Président du Conseil presbytéral

Eglise protestante unie de Narbonne

 

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