Journée d’Eglise à Malportel 2019

  • Imprimer

Journée d’Eglise à Malportel

dimanche 30 juin 2019

 

 11h00 culte

12h30 repas

 

L'après-midi : Temps de partage sur le thème synodal 2020. "Ecologie : Quelle(s) convention(s) ?

 ...voir l'invitation


Pistes de réflexion sur l’Ecologie, en vue de la table ronde du 30 juin

 

Ecologie, protection de la nature, dérèglement climatique, cause animale, autant de thèmes qui constituent notre quotidien et que nous considérons comme graves, voire essentiels, mais que nous ne relions pas forcément à notre foi chrétienne.

Pourtant la nature est omniprésente dans la Bible, fondement de notre foi, et elle n’est pas présentée seulement comme le théâtre qui serait offert à l’homme pour se mouvoir. Pour le chrétien, elle est d’abord création, et à ce titre, d’une certaine manière égale de l’homme « créature ». La terre et tout ce qui l’habite sont créés et aimés de Dieu. Et si l’on considère que l’homme est créé « à l’image de Dieu », s’il lui est demandé de « dominer » la nature, c’est dans le sens où comme Dieu lui-même, il doit être créateur et non ce qu’il est devenu à savoir un destructeur féroce.

Certains textes d’ailleurs mettent la nature à l’égal de l’homme, textes étonnants qui font des plantes et des animaux nos égaux dans la relation à Dieu. « Cieux, lancez des acclamations, profondeurs de la terre lancez des clameurs, montagnes éclatez en acclamations et vous aussi forêts avec vos arbres » (Esaïe. 44, 23). Comme une façon de remettre l’homme à sa place parmi les créatures. De même que Dieu a déployé les cieux, il a façonné l’homme et tous sont invités à chanter sa gloire.

L’homme toutefois est investi d’un rôle spécifique, celui de servir Dieu et partant, de servir sa création. « Dieu a donné à l’homme une création à terminer. » disait Jacques Ellul. Or, dans l’histoire ce rôle a non seulement été négligé, mais nié.

Toutefois, des chrétiens au siècle dernier ont fondé leur foi sur une critique du comportement de l’homme au fil des siècles. Emporté par la course folle à la technicité devenue une idole, qui, au final détruisit et nous a conduit dans la situation actuelle.

« Qui augmente son savoir, augmente sa douleur » dit l’Ecclésiaste 1. 18. Ainsi les progrès de la science dont il faut bien reconnaitre qu’ils ont considérablement amélioré nos conditions, sont-ils actuellement en train de remettre en cause jusqu’à notre survie. Une grande figure chrétienne, Théodore Monod a développé un respect de la nature fondé sur sa foi.  « Celui qui cueille une fleur dérange une étoile » « Tant qu’il sera rentable de saccager la nature, on oubliera d’être sage » dit-il. Et d’aller chaque année jeûner à Taverny pour protester contre le nucléaire. Montrant ainsi l’importance du geste, même ignoré, dans le témoignage chrétien.

Ainsi, fuyant l’idée d’une « civilisation » qui n’a plus de chrétienne que le nom, ces hommes, J. Ellul et Th. Monod, souvent marginalisés, ont-ils posé les bonnes questions et pris le chemin du christ autrement que les institutions.

Et si nous essayions, individuellement et en Eglise, nous aussi d’être ces « apprentis chrétiens » comme dit Théodore, l’espérance renaitrait, sachant que « l’utopie n’est pas l’irréalisable, mais l’irréalisé ».

 Jean-Pierre Pairou