Synode Lyon ...programme

1er Synode National de l'Eglise Protestante Unie de France, Lyon, du 8 au 12 mai 2013


 

Synode Lyon ...la suite 1

Article de presse (La Croix) suite au synode national à Lyon:

 Protestantisme, un « trésor » pour les catholiques...

http://www.la-croix.com/Religion/Spiritualite/Protestantisme-un-tresor-pour-les-catholiques-2013-05-10-958362

À l’occasion du premier synode national de l’Église protestante unie, le week-end du 11 mais à Lyon, témoignages de catholiques dont la foi et l’engagement ont évolué au contact de protestants, réformés ou luthériens. Une nouvelle Église protestante unie de France.


Il en parle comme d’un « trésor ». Le P. Adam Strojny n’évoque pas son héritage catholique, mais « la conviction de la gratuité absolue du salut » qu’il reçoit de ses « frères et sœurs protestants ». « Non pas que j’aie jamais cru pouvoir me sauver moi-même, précise-t-il. Mais comme catholique, je suis un peu imprégné de la nécessité de faire des choses pour accueillir la grâce. Or je sens que l’insistance protestante sur ce don qui nous dépasse totalement m’aide à mieux équilibrer ma relation à Dieu. »

Prêtre polonais, le P. Adam Strojny, 39 ans, était « un peu effrayé » par l’œcuménisme durant ses études, reconnaît-il aujourd’hui, mais en approfondissant l’enseignement du concile Vatican II, il s’est découvert une passion pour l’unité des chrétiens et a quitté son diocèse pour entrer au Chemin-Neuf. Depuis, dans le dialogue avec d’autres frères luthériens de cette communauté catholique à vocation œcuménique, il dit ne cesser de « creuser davantage les raisons » de sa foi et « corriger certaines étroitesses ». « Même si je reste fidèle et reconnaissant pour mon Église qui reconnaît le corps du Christ dans les Saintes espèces, j’ai encore mieux compris au contact des protestants que c’est aussi l’Église qui est le corps du Christ auquel on communie. Ce qui est d’ailleurs plus en phase avec l’enseignement des Pères de l’Église. »

« ON DEVIENT APÔTRES EN S’INTÉRESSANT VRAIMENT À LA VIE DES AUTRES »
Comme le P. Strojny, de nombreux catholiques, amenés à côtoyer des protestants réformés ou luthériens au sein de groupes œcuméniques, de couples mixtes ou d’associations caritatives, témoignent de l’apport considérable de cette sensibilité chrétienne à leur propre foi. En particulier dans la relation à la Parole de Dieu, même si les catholiques se sont réapproprié la Bible depuis Vatican II.

Lorsqu’elle a commencé à accompagner son mari, protestant réformé, au culte, à Avignon, Valérie Riedel appréhendait une « sous-messe ». Mais très vite, cette catholique quadragénaire a été séduite par la liturgie de la Parole. « Notre ami pasteur consacre dix à quinze heures à la préparation de l’homélie du dimanche ! Je trouve ses prédications bien plus nourrissantes, avec de nombreux ponts entre les différents livres et versets de la Bible. »

Mère de cinq enfants qu’elle a élevés dans les deux confessions, elle affirme aussi y trouver une plus forte prise en compte du monde et du lien entre « notre vie et ce qu’apporte le Christ » : « Une militante de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) vient chaque mois au temple relayer l’appel d’une personne détenue à l’étranger, en nous racontant son sort : on devient apôtres en s’intéressant vraiment à la vie des autres. Ça m’a ouvert les yeux. »

Aussi, ce qu’elle juge bénéfique dans la paroisse de son mari, Valérie l’importe dans la sienne, comme ce « déjeuner pour les isolés » inspiré d’une initiative protestante. À l’inverse, elle raconte avoir soufflé au pasteur qu’elle souhaitait que ses enfants « apprennent aussi à prier à l’école biblique ». « Par pudeur, peut-être, ils ne le faisaient pas, mais par la suite, ils ont pris le temps avec les enfants. »

Cette « lecture originale » de la Parole de Dieu, Gilbert Ioos, 74 ans, l’attend impatiemment chaque dimanche, en regardant le culte sur France 2, avant d’aller à la messe dans sa paroisse de Sainte-Bernadette à Versailles. Avec son épouse, cet ancien directeur des ressources humaines fréquente aussi régulièrement les offices des Diaconesses de Reuilly. Longtemps, son groupe de prière, composé de catholiques et de protestants du monde de l’entreprise, s’est réuni chez les sœurs protestantes. Et c’est sous l’étiquette de la Cimade, un mouvement d’origine protestante soutenant les migrants, qu’il intervient en prison depuis une quinzaine d’années.

« MOINS À L’ÉTROIT DANS MON ÉGLISE »
Ses relations étroites avec les chrétiens de la Réforme sont pour lui une bouffée d’air frais. « Il y a des sensibilités très diverses, et ce que m’ont apporté les protestants, c’est justement de me sentir moins à l’étroit dans mon Église. » C’est un ami de Tarascon, Raoul Coq, bénévole lui aussi, qui l’a invité à rejoindre la Cimade. Et comme Gilbert, sans songer à quitter l’Église catholique, Raoul s’inspire de la « sobriété qui permet d’aller à l’essentiel » des protestants qui l’entourent. « Que ce soient mes amis protestants, syndicalistes, ou cette pasteure allemande si engagée auprès des immigrés à Avignon : ils vont au cœur des choses. »

Paradoxalement, certains catholiques constatent qu’il leur est plus difficile d’échanger avec des catholiques traditionalistes qu’avec leurs partenaires réformés ou luthériens. Certains reconnaissent que ces affinités confessionnelles peuvent parfois les faire douter de leur identité religieuse. Mais la plupart en sortent au contraire renforcés dans leur propre foi.

« Au cours d’une retraite Cana, au Chemin-Neuf, j’ai reçu un amour de l’Église catholique que le protestantisme n’a pas fait disparaître. Bien au contraire. Et pour Georges, mon mari, c’est pareil. Lui-même, réformé, s’est engagé au conseil presbytéral de sa paroisse pendant huit ans lorsque nous vivions à Paris », raconte Élisabeth Lawton, 50 ans.

Installé à Levallois, le couple mixte, qui a élevé ses cinq enfants dans les deux confessions, s’est engagé depuis dix ans au Chemin-Neuf. « Ma rencontre avec le Seigneur est passée par le pardon et j’ai redécouvert le trésor que nous avons dans le sacrement de réconciliation, poursuit Élisabeth. Mais j’apprécie aussi le fait que les liturgies réformées soient moins écrites : du coup, tout ce qui touche à la demande de pardon au début du culte est un vrai temps de repentance. »

Pour Valérie Riedel, les échanges avec son mari et le désir de transmettre à ses enfants sa tradition catholique ont été l’aiguillon pour approfondir sa relation à Marie. « En lisant la Bible, j’ai découvert à quel point aucune autre figure n’incarne aussi bien la joie et l’allégresse. Je ne la prie pas en tant que telle mais je lui demande d’intercéder auprès du Christ. »

CÉLINE HOYEAU

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Synode Lyon ...la suite 2

Article de presse (Le Figaro) suite au synode national à Lyon:

(11/05/2013)

 
Laurent Schlumberger a été élu ce samedi premier président de la nouvelle «Église Protestante Unie de France, communion luthérienne et réformée» lors du premier synode national de cette instance à Lyon.

 

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/05/11/01016-20130511ARTFIG00270-les-protestants-doivent-aller-a-la-rencontre-de-leurs-contemporains.php

 

 

 
LE FIGARO -
Qui sont les protestants réformés et les protestants luthériens?

Laurent SCHLUMBERGER -
Les protestants réformés et luthériens insistent plus que d'autres sur l'accueil de Dieu qui aime l'homme sans aucune condition. Deuxième conviction, ils pensent que la lecture de la Bible nous met debout. La Bible est une inspiration, elle n'est pas un code de la vie comme il y aurait un code de la route. Elle suscite notre réflexion individuelle et collective, notre interprétation. La lecture de la Bible nous rend acteur, sujet, responsable. Nous sommes, troisième conviction, habitués à passer par les autres: une communauté, une paroisse, ne vit pas toute seule, elle est très liée aux autres. De même un pasteur n'est jamais seul, il est toujours inséré dans un conseil. Il ne s'auto- décrète pas pasteur. Ainsi le synode qui est la réunion des délégués des paroisses est le lieu où nous élaborons ensemble notre réflexion. Enfin, nous sommes attentifs à une certaine sobriété. Spirituelle d'abord: on n'est pas toujours très à l'aise dans les débordements échevelés. Nous avons une spiritualité intérieure. Sobriété aussi dans notre style de vie: nous sommes attentifs et réservés face aux mirages de la puissance, de la finance, du paraître.


Quelle est la différence entre un réformé et un luthérien?
Aujourd'hui il n'y a pas de différences de doctrine mais seulement de styles. Sur la manière de comprendre l'autorité dans l'Eglise: les luthériens sont plus attachés à la figure de l'équivalent de l'évêque - appelé ‘inspecteur ecclésiastique' parce que Napoléon n'a pas voulu qu'il s'appelle ‘évêque' - alors que les réformés sont plus attentifs à la dimension des collèges et assemblées élues. Il y a des différences de styles liturgiques. Pendant ce synode nous avons deux temps de débats forts: l'un sur la manière de célébrer la liturgie d'ordination des pasteurs et nous avons constaté une différence luthérienne et réformée ; l'autre sur la fin de vie et bien malin celui qui aurait pu dire qui était luthérien et réformé dans les prises de positions…


Pourquoi une union aujourd'hui?
L'union est le fruit du mouvement œcuménique dont la philosophie tient en deux mots: la mission d'abord, les identités confessionnelles ensuite. Si cela se fait maintenant c'est parce que le monde a changé. Les protestants ont été pendant plusieurs siècles un petit troupeau qui recherchait l'entre soi, la pureté. Ils se serraient les coudes avec une identité très forte. Ils se distinguaient des autres et s'appuyaient contre le catholicisme. Ce monde a disparu. Les cultes, catholicisme compris, sont minoritaires. Etre protestant ne peut plus se vivre en s'appuyant contre un autre culte. Les protestants doivent donc apprendre une autre manière d'être Eglise. Ils doivent aller à la rencontre de leurs contemporains, devenir témoins, exposer ce qui les fait vivre en osant s'exposer eux-mêmes. Si l'union se fait maintenant et de façon unanime c'est parce que les mentalités sont mûres. Elles ont saisi l'enjeu de ces évolutions.


Ce regroupement pourrait être pourtant le signe d'un déclin?
Dans les lieux de terroir protestant touchés par des évolutions démographiques et économiques, le protestantisme recule, voire disparait. Dans beaucoup d'autres endroits, il y a en revanche un renouvellement profond et une croissance numérique. Nous avons par exemple un grand nombre d'étudiants en théologie et de pasteurs. Le protestantisme luthéro-réformé est en pleine recomposition. Il y a probablement, autre exemple, 20 % des membres de notre Église qui ne sont pas issus d'elle et qui arrivent de l'extérieur. La proportion est plus forte encore chez les pasteurs.


Cette union s'explique-t-elle comme une réaction à la montée des évangéliques?
Il y a toujours eu des évangéliques dans nos Églises luthéro-réformés. La création de l'Église protestante unie n'est donc pas une réaction à la montée des évangéliques. Il y a plutôt une source nouvelle qui touche tout le monde, les évangéliques mais aussi l'Église catholique avec la nouvelle évangélisation et nous également qui y répondons par cette union. Cette source c'est la prise de conscience que les affiliations sont désormais individuelles et fluctuantes. Plus personne ne veut d'institution qui dicte ou qui délimite. Il y a donc une pluralité spirituelle que nous ne connaissions pas il y a encore une génération et demie. Nos contemporains sont à la recherche de témoins et non
d'institutions qui encadrent. Notre union est un fruit de cette évolution. Mais notre réponse n'est pas identitaire. Souvent, mais pas toujours, la poussée évangélique ou ce qui touche à la nouvelle évangélisation catholique est identitaire. Nous, nous refusons l'identitaire. Nous affirmons l'hospitalité en faisant vivre, au sein d'une même Eglise, deux traditions de styles différents.

 

Qu'est-ce que cela va changer concrètement?
Les implantations luthériennes et réformées, sont très différentes géographiquement, il ne va donc pas y avoir de changements notoires sur le terrain. Le changement est surtout dans une seule gouvernance nationale. Cela va aussi nous obliger à nous réinterroger sur nos propres convictions à la lumière des positions des autres. Cette hospitalité provoque une sorte d'entrainement, au sens sportif, à mieux partager nos convictions.


Combien pesez-vous désormais?
1000 responsables, pasteurs et présidents de conseils ; 10.000 animateurs de la vie paroissiales locales ; 110.000 militants qui cotisent régulièrement ; 250.000 participants à la vie de l'Eglise ; entre 400.0000 et 500.000 qui font appel aux services de l'Église protestante unie pour des baptêmes, mariages, enterrements.


Pourquoi les Alsaciens ne font pas partie de l'union?
Le régime des cultes rend impossible cette union. Cela n'empêche d'avoir beaucoup de chantier commun. Il y a une communion à 100 % avec eux. Mais l'union entre luthérien et réformés qui existe là-bas n'est pas une véritable union comme la nôtre, ces Églises ont été obligées de créer une superstructure commune mais elles gardent leur identité. Il faudrait changer la loi pour réaliser une véritable union et le terrain n'est pas propice. Il y a, de plus, une identité protestante très particulière en Alsace avec une histoire propre, une démographie, une langue, une culture, que tout le monde respecte comme telle.


Y-a-t-il eu des réticences fortes contre le montage de cette nouvelle Église?
Il y a des peurs de la part de la minorité luthérienne à Paris qui craignait de se voir absorbée et de perdre son identité. Nous avons pris le temps de bien expliquer notre projet pour éviter ce risque mais nous avons pris des dispositions spécifiques pour protéger les minorités: une clause suspensive permet à une minorité de conserver un aspect important d'une identité si elle était remise en cause. Nous avons aussi doublé la représentativité des minorités dans les instances. Aujourd'hui, alors que nous célébrons l'union à Lyon plus de 90 % des paroisses ont déjà adopté le nouveau nom et elles ont toutes adaptés leur statut. Dans le passé, plus d'union signifiait souvent plus de divisions et de dissidences. Or, pour la première fois, toutes les paroisses sont entrées dans l'union.

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Synode Lyon ...la suite 3

DÉCIDÉMENT... LES PROTESTANTS FONT SOUVENT LA FÊTE ! ET ILS ONT RAISON !

 

 

Le Kirchentag a réuni 117 000 protestants allemands à Hambourg


http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-Kirchentag-a-reuni-117-000-protestants-allemands-a-Hambourg-2013-05-05-956462

 

 

 

Le 34 e rassemblement de l’Église protestante allemande (Kirchentag),
qui s’est déroulé à Hambourg (nord de l’Allemagne) du 1er au 5 mai, a accueilli vendredi la chancelière Angela Merkel, ainsi que le candidat SPD Peer Steinbrück, son adversaire aux élections allemandes. Ils ne se sont pas directement rencontrés sur le site du rassemblement, mais ils sont chacun intervenu sur le thème du jour : « la responsabilité internationale de l’Allemagne. »

Né en 1949 à Hanovre, ce grand rassemblement annuel (alternativement protestant ou catholique) conjugue toujours trois thématiques : la foi (avec études bibliques, offices, célébrations…), la société et le monde (avec de très nombreuses personnalités économiques, politiques, culturelles…). Cette année, on comptait près de 117 000 participants permanents (dont quelque 8 % de catholiques), autour du thème « Juste ce dont vous avez besoin » (Ex 16,18).

Dans son message d’ouverture le 1er mai, le président fédéral Joachim Gauck a affirmé que « des impulsions importantes pour notre pays émanent de ces journées des Églises et la société doit en prendre conscience ». Le troisième jour étant centré sur le dialogue interreligieux, Mgr Werner Thissen, archevêque catholique de Hambourg, a rappelé les nombreuses activités et prières partagées entre les Églises chrétiennes, mais sans que « cela empêche les chrétiens de se sentir profondément liés à leur propre Église et désireux d’exprimer leur joie d’y appartenir. Une telle attitude permet de dépasser les sentiments de suffisance et de balayer les préjugés. »

Le maire de Hambourg, Olaf Scholz, après s’être réjoui de « l’esprit de communauté et de solidarité » qui régnait au Kirchentag, a mis en avant l’accord signé à l’automne 2012 avec les communautés musulmanes et alévis locales, et qui a été « vigoureusement soutenu » par les communautés chrétiennes et juives. Selon lui, la reconnaissance des fêtes musulmanes est « un message clair que toutes les religions font partie de notre société ».

Le prochain Kirchentag se tiendra du 3 au 7 juin 2015 à Stuttgart.

 

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De retour de Lyon…

Premier synode de l’Eglise Protestante Unie de France

9-11 mai 2013

 

De retour de Lyon…

 

Largement diffusé et annoncé le premier synode national de l’Eglise Protestante Unie s’est déroulé à Lyon du 9 au 11 mai.

Le grand temple de Lyon a accueilli pendant 2 jours la veillée inaugurale et le culte qui ont acté la naissance de l’Eglise Protestante Unie de France.

Le consistoire Aude – P-O était représenté entre autres par la pasteure Nicola Kontzy -Meresse et Georges d’Humières, Président du conseil presbytéral de Narbonne. Nous remercions G. d’Humières qui nous a communiqué l’essentiel de ce temps inaugural national très intense partagé avec les personnalités civiles et religieuses de France, d’Europe, d’Afrique et le millier de participants ayant répondu à l’invitation de ce 1e synode national.

 

Que faut-il retenir de ce synode ?

Je dirai qu’il s’est déroulé sous le triple signe de l’unité, de la confiance et du témoignage.

 

I – L’UNITE

« Je remercie Dieu d’avoir déposé en nous le désir de l’unité, effacé nos préjugés et guéri nos crispations » déclarait la pasteure Anne Faisandier.

Après la Concorde de Leuenberg en 1973 qui a confirmé la communion entre luthériens et réformés, ce synode est l’aboutissement de six ans de travaux durant lesquels ont été relevés des défis pastoraux, liturgiques, théologiques et administratifs (cf. Message du synode national  aux paroisses et aux Eglises locales). Luthériens et réformés, séparés depuis presque cinq cents ans se retrouvent aujourd’hui dans la même Eglise, dans le respect de la diversité des sensibilités pour vivre une foi commune fraternellement et dans la paix.

 

Cette diversité est souvent évoquée, qui étonne :

« Aujourd’hui, vous reconnaissez que ce qui vous rassemble est plus important que ce qui vous distingue » a déclaré Manuel Valls qui a salué l’Eglise « unie, non pas uniforme, car le protestantisme, c’est le pluralisme ».

Le président L. Schlumberger atteste qu’il n’y a plus de divergences fondamentales et que demeurent les sensibilités différentes :

-  différences par rapport au sacré. La tradition luthérienne a une conception plus substantielle du sacrement, et les réformés plus symbolique ;

- un rapport au temps différent. Dans la spiritualité luthérienne, on donne plus d’importance à l’instant et au tête-à-tête avec Dieu, alors que dans la tradition réformée une plus grande importance est donnée à la durée et à la progression de la foi.

- La tradition ecclésiale est légèrement différente : si la collégialité synodale existe bien dans les deux traditions, la dimension épiscopale est un peu plus forte chez les luthériens et la collégialité synodale plus soulignée chez les réformés.

Néanmoins il faut aussi reconnaître que ces sensibilités traversent chacune les deux traditions.

Mais, comme le dit le président de la FPF, le pasteur  Cl. Baty : « Il y a bien des tribus dans le protestantisme, mais nous avons tous les mêmes patriarches et la même espérance ».

 

II – LA CONFIANCE

Le président Laurent Schlumberger a placé la naissance de l’Eglise Protestante Unie sous le signe de la confiance. « C’est, dit-il, la confiance dont Dieu a fait le choix, une fois pour toutes. Et cette confiance choisie par Dieu, pour nous c’est une confiance reçue, une confiance qui fait vivre, une confiance qui engage ».

Frère Alois de Taizé d’ajouter : « Par votre confiance, vous pourrez renouveler une des lignes de force de la foi chrétienne… l’amour de Dieu pour les humains est premier. Par là vous rendrez service à tous les Chrétiens. Et aussi aux femmes, aux hommes et aux enfants qui ressentent… que l’être humain a besoin de confiance comme de pain quotidien ».

 

III – TEMOIGNAGE

Le synode et la création de l’Eglise protestante unie sont perçus comme un témoignage.

« Pour beaucoup, loin de la France, votre union donne de l’espoir » nous a dit Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE. Quant à lui, le cardinal Philippe Barbarin a déclaré :  « L’événement étonne et réveille, stimulant ». « Evénement historique majeur… ayant une portée symbolique puissante pour notre pays… car vous avez choisi de faire de la diversité une richesse ». Telle est encore la perception du témoignage de la part de Gérard Collomb, le maire de Lyon.

La création de la nouvelle Eglise nous engage, c’est ce qu’a affirmé Mme Henriette Mbatchou : « La paix et la justice incombent à chacun de nous ; nous devons nous mobiliser en tant que chrétien, pour ramener la justice et semer l’amour autour de nous ».

 

« Le souffle de Pentecôte nous conduit à être une Eglise de témoins, en paroles et en actes. Marchons joyeusement sur les chemins que le Seigneur nous ouvre ». (Message du synode national aux paroisses et Eglises locales).

Ainsi puis-je donc conclure que la création de l’Eglise Protestante Unie de France est en elle-même un témoignage qui nous engage et nous envoie à notre tour, nous invite à prendre la route, animés d’une même foi, du même Esprit, dans un même élan comme témoins de Christ, comme Christ a témoigné du Père.

 

Pour ce long travail, qui a permis ce rapprochement des luthériens et des réformés dans une même communion, dans le respect des différentes sensibilités, pour ce beau témoignage que sera demain l’Eglise Protestante Unie de France, pour ce synode historique, fondateur et joyeux, pour ce grand moment d’Eglise vécu dans le partage, l’amour, la foi et l’espérance,

Seigneur nous te rendons grâce !

A Dieu seul la gloire !

 

Georges d’Humières

Président du Conseil presbytéral

Eglise protestante unie de Narbonne

 

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