13-03-2022 culte Brassens (Philippe PERRENOUD)
Culte Brassens Carcassonne 13 mars 2022
Bienvenue à chacun/e, de la part de Notre Seigneur.
Car c’est lui qui nous accueille, fait de nous des sœurs et des frères en Christ, nous donne la Grâce et la Paix, au-delà de tout !
Exprimons alors notre reconnaissance par le chant : 261, 1-3
Nous venons de chanter ô Dieu de paix, pour ta Grâce admirable, toi qui répand tant de bienfaits ; et toi qui nous appelle
Comment ??
Aujourd'hui, découvrons des apports avec Georges Brassens : ce qu'il pensait, croyait ou pas... et surtout les questions que cela reflète pour nous...
En 1967, il est interviewé par « la vie catholique ». Un article qui va créer quelques remous. Il y confesse entre autres : Je suis un homme qui vit dans un certain monde, dans un certain milieu, avec des gens qui croient, d’autres qui ne croient pas, d’autres qui ne croient plus et d’autres qui se mettent à croire. Alors je parle de Dieu dans mes chansons… Je suis imprégné de l’idée de Dieu, les gens qui m’entourent sont imprégnés de l’idée de Dieu, de la morale chrétienne… C’est mon chemin, ma façon de voir les choses, avec mes imperfections, mes défauts, comme tout le monde du reste.
Et une autre fois : Tu sais je ne suis pas un mécréant, comme certains le disent dit-il à un ami.
Et par ses chansons : dans ''le mécréant'' : Est-il en notre temps rien de plus odieux, de plus désespérant que de n’pas croire en Dieu. J’voudrais avoir la foi, la foi de mon charbonnier
Des questions, et, comme nous tous, des images toutes faites, de la société, de l'histoire :
Ainsi, avec les paroles de la chanson Dieu s'il existe
Dieu s'il existe |
|
Au ciel de qui se moque-t-on ? Et là-dessus, méchant, glouton, Et là-dessus le Corydon, Adieu les prairies, les moutons, |
Cette image de ''Dieu'' n'est pas la bonté, celle que recherchait tant Brassens ; et nous... Et surtout : ce n'est pas le Dieu d'Amour que nous avons chanté... Ce texte reflète une image de Dieu véhiculée par l'histoire et nos société... Celle un peu comme un Zeus, qui déciderait de tout, enverrait ses éclairs, ou favoritismes... Nous en sommes tous pétrit, et nous nous le représentons trop souvent ainsi, , consciemment ou pas... Et s'il en est ainsi, cela devient révoltant ; en particulier par rapport à notre monde... et à ses horreurs...
Beaucoup de chansons de Brassens montrent une ouverture et un accueil pour tous sans préjugés. Un des lieux les plus importants, les plus beaux pour Brassens a été la maison de Jeanne, toujours ouverte, à tous et pour tous, où il y a toujours une place pour chacun et un bout de pain. Jeanne était une amie de la tante de Georges, il habita chez elle pendant longtemps. Un grand coeur : Jeanne était pauvre mais a néanmoins hébergé Georges. Tous y étaient accueillis avec la même chaleur. Cette chanson chante la générosité de Jeanne, et par la magie de la poésie de la générosité tout court.
Jeanne |
|
Chez Jeanne, la Jeanne, Chez Jeanne, la Jeanne, La Jeanne, la Jeanne, La Jeanne, la Jeanne, La Jeanne, la Jeanne, Mais Jeanne, la Jeanne, |
Voilà une autre image de Dieu, du « Bon Dieu » (le vrai, qui est vraiment Bon... ) Car comme dans cette chanson : l'auberge du Bon Dieu
S'il n'en existait déjà une,
La dernière où l'on peut entrer
Sans frapper, sans montrer patte blanche...
Chez Jeanne, la Jeanne,
On est n'importe qui, on vient n'importe quand,
Et, comme par miracle, par enchantement,
On fait parti' de la famille,
Autrement dit, la Grâce : pas besoin de montrer pâte blanche, un accueil, une famille...sans oublier bien sûr le pain et le vin...
Cette bonté se partage ; elle se reçoit, se vit : comme il l'exprima lui-même :
Je trouve qu’on n’aime pas assez généreusement. Il faut aussi aimer les défauts de ceux que l’on aime. Moi, je prends les êtres comme les paysages, c’est-à-dire comme ils sont, je n’ai pas de parti pris. Si Brassens pensait que c’est l’amour qui pouvait sauver le monde, pour autant il se méfiait des grands rassemblements, des engagements en nombre, de la foule et de ses excès. Il a toujours refusé le vedettariat et préférait ses copains. Les copains d’abord...
Les copains d'abord |
|
Non ce n'était pas le radeau Et s'app'lait "Les copains d'abord" Non, ce n'était pas le radeau Ses fluctuat nec mergitur C'étaient pas des amis de lux', C'étaient pas des anges non plus, Au moindre coup de Trafalgar, Au rendez-vous des bons copains, Des bateaux j'en ai pris beaucoup, |
Le sens de l’amitié indéfectible fait penser au groupe des disciples de Jésus, souvent eux aussi sur une barque ; même au milieu des tempêtes de ce monde... Et le bateau, devenu logo de l’œcuménisme...
Cette chanson s’est imposée comme un hymne à la fraternité. Un peu comme une communauté, une solidarité : nécessaire pour vivre vraiment, durablement, se ressourcer, partager (joies et peines...)
Mon poète préféré, dit aussi Brassens, c’est quand même le Christ. Si on trouve dans mes chansons, dans mes lignes, quelque chose de mystique, cela provient de ce que je suis nourrit de ce fameux poète.
Pour notre foi, comment, à nouveau ?
Cf sur un poème de Francis Jammes : cette présence, par laquelle notre foi s'est incarnée. Il ne s'agit pas de prier Marie elle-même... mais de recevoir des dimensions de vies, dont une féminité parfois trop absente chez les chrétiens...
La prière |
|
Par le petit garçon qui meurt près de sa mère Par les gosses battus par l'ivrogne qui rentre, Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids, Par les quatre horizons qui crucifient le Monde, Par la mère apprenant que son fils est guéri, |
Voilà une confession de foi … reprise de F Jammes, reprenant la démarche chrétienne : Dieu n'est pas celui qui enverrai telle ou telle chose, y compris des malheurs... Il nous y accompagne.. Jusqu'à la croix, même... pour nous amener au-delà...
Comment, à nouveau ?
avec la croix, qui permet de voir la manifestation de ''Dieu'', la Présence de Dieu auprès de nous, jusqu'au bout, en Jésus-Christ...
La croix, évoquée aussi par Brassens :
L'antéchrist |
|
(Texte posthume - Musique de Jean Bertola) Je ne suis pas du tout l'Antéchrist de service, Bien sûr, il est normal que la foule révère Bien sûr, autour du front, la couronne d'épines, Bien sûr, mais il devait défendre son prestige, Il a donné sa vie sans doute mais son zèle En se sacrifiant, il sauvait tous les hommes. Cela dit je ne suis pas l'Antéchrist de service |
Effectivement...
Je ne pense pas d'ailleurs que Jésus ait fait cela pour lui-même... C'est une des choses qui caractérise Jésus : il n'a pas agit pour lui-même... même les « miracles », contrairement aux magiciens et superstitions : Jésus ne l'a jamais utilisé pour lui, mis à son service, mais au service des autres et donc de son Père, de la foi qu'il est venu nous montrer !
Notre espérance, et bien plutôt dans le partage auquel il nous invite.
Dans la Bible, cela est d'ailleurs exprimé, pour Jésus, non pas dans des rêves de gloire, de gloriole, mais un partage , une vie qui ne peut véritablement durer que s'il y a attention à l'autre ; particulièrement le pauvre, précaire, isolé : ce que nous dit de façon si forte l'Evangile selon Matthieu, au chapitre 25, les versets 31 à 40 :
S’il est une chanson empreinte de cela, d’Evangile, c’est bien l’Auvergnat :
l’Auvergnat |
|
Elle est à toi, cette chanson, |
Oui, les partages... jusqu'au Père éternel.
Bref : une foi du charbonnier ? Oui, comme nous tous ; qui a besoin de se recevoir, vraiment, humainement ; alors et ainsi de s'approfondir...
Cette ouverture à l'autre, la plus profonde qui soit, celle de l'Amour (Dieu est Amour, comme le résume de façon si forte la Bible, en 1 Jean : Dieu est Amour !)
Elle est aussi ce que nous pouvons proclamer face à l'actualité... Cela peut paraître dérisoire... mais si fort aussi, comme le chante bien un copain de Brassens : Jacques Brel
→ quant on n'a que l'Amour...
intercession : prière de François d'Assise
et Notre Père
Levons-nous pour recevoir la bénédiction : avec une des plus ancienne bénédiction biblique, et une prolongation actuelle...
“Que le SEIGNEUR nous bénisse et nous garde !
Que le SEIGNEUR fasse rayonner sur nous son regard et accorde sa grâce !
Que le SEIGNEUR porte sur nous son regard et nous donne la paix !”
Le Seigneur ouvre tes yeux pour voir ta responsabilité envers l’homme, l’animal, la plante
et toute la création et pour t’aider en conséquence.
Cantique : que la Grâce de Dieu soit sur toi...